Constantin Auguste (1901 – 1974)
Lieutenant, 4ème Escadron, 1er Peloton. Chef de peloton, chef de char Hotchkiss 76 / 40792
© Fond de Buttet via Erik Barbanson
Le Chef d’Escadrons en retraite Auguste Constantin est décédé à Angoulême Ie 7 juillet dernier. Il fut un authentique cavalier de tradition.
Né à Paris en 1901, il s’engage à 19 ans au 5ème Régiment de Hussards à Nancy. Sur les hippodromes de l'Est et d’Allemagne, il prend part à de nombreuses compétitions montant une trentaine de chevaux dont « Catalan » classé 1er cheval militaire. Lieutenant en 1939-40, il rejoint la zone des combats avec le 2ème Régiment de Cuirassiers. II participe ainsi aux premiers engagements de blindés en Belgique ou sa conduite à la tête d'un escadron de chars lui vaudra d’être fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
Après Dunkerque et a l’issue de la Campagne de France, il est réaffecté en zone libre au 12R. Cuirassiers où il sert jusqu'à l’irruption des Allemands. Entré dans la résistance, il ralliera la 1ère Armée au débarquement de Provence et participera, avec le 2° Cuirassiers reconstitué en Afrique, aux campagnes de France et d’Allemagne jusqu'au Danube.
Après la victoire, au 2R Cuirassiers toujours, le Capitaine Constantin repris par la noble passion du cheval se verra confier la formation équestre des officiers. II participera avec eux à plusieurs épreuves steeples, jumping et complets. II découvrira « Ali Baba » et lui fera remporter ses premières victoires, avant l’affectation de ce cheval à Fontainebleau, pour la préparation des jeux d'Helsinki où il se classera Champion olympique avec M d'Oriola.
A sa mise à la retraite, Officier de la Légion d’Honneur, le Chef d'Escadrons Constantin continuera à former des jeunes cavaliers du Sud-Ouest pendant plusieurs années, en animant le Club Hippique d’Angoulême. La Médaille de la Jeunesse et des Sports lui sera attribuée.
[© Extrait d'une coupure de presse datant de 1974 transmise par René Constantin et qui concerne son père]
18ème Dragon. (à droite sur la photo)
Extrait du Journal officiel de la République française du 28 décembre 1934 :
CONSTANTIN (Auguste-Gabriel), adjudant-chef du 18e rég. de dragons;
14 ans de services, 6 campagnes.
Promus tous les deux au rang d'officier en 1939, Jean Geneste et Auguste Constantin n'auront pas un destin similaire.
Tous deux affectés au 2 Cuir comme chefs de peloton, les 2 amis rejoignent la Belgique en toute hâte à bord d'une voiture civile ...selon la légende l'un étant assis sur les genoux de l'autre...
Jean Geneste trouvera la mort au combat de Crehen le 12 mai au matin. Le lieutenant Constantin saluera sa dépouille lors de la reconnaissance qu'il mène dans Crehen dans l'après-midi :
"Je me porte vers les chars blessés. Deux sont hermétiquement clos, dans le troisième, par l'ouverture du volet avant, je vois mon malheureux camarade, le sous-lieutenant Geneste, tué sur sa sangle, à son poste de combat et semblant encore menacer de ses armes le char allemand qui nous surveille. Les coups nombreux dont leblindage porte les traces, permettent de se représenter la violence d'un combat soutenu jusqu'à la mort..."
Cherbourg, 1940. 2ème à gauche.
Ville d'Orange - 12°Cuirassiers
Après l'invasion de la zone libre par les allemands, Auguste Constantin rejoint les maquis FFI.
Ensuite, il rejoint le 2°Cuirassiers (commandé par le Cl. Durosoy) . Sur cette photo le général du Vigier lui envoie une voiture pour partir retrouver de nombreux camarades.
Manderscheidt. Juillet 1945. Avec le lieutenant Deloupy (Médecin-chef du 2ème régiment de Cuirassiers, campagne 43-45)
"Immenstadt - Allgäu. 731 mètres. "
"C'est le dernier point que nous avons atteint le 4 mai 1945. Il y avait 10 cm de neige."
Signé : Auguste Gabriel
Après la guerre, prise d'armes à Angoulême. Constantin porte l'étendard du 2°Cuir. Général Touzet du Vigier.
Tapageur. Championnat du cheval de selle. Bordeaux, avril 1949.
L'auteur remercie très sincèrement René Constantin (1933), colonel en retraite, pour son accueil chaleureux lors de leurs échanges téléphoniques ainsi que pour sa contribution à ce projet. Lui-même venu visiter en 1989 cette région qui avait vu son père connaître son baptème du feu, il a accepté de se replonger dans les archives d'Auguste, d'en numériser une partie et de nous les transmettre. Que soient également remerciés Philippe N., neveu de René, et son épouse Marie, qui ont assuré très aimablement un rôle de relais.