Haret Louis (1912, Paris – 1981, Saint-Amand-Jartoudeix)
Brigadier-chef, 1er Escadron, 2ème Peloton. Opérateur radio du char Somua 56  / 10738. Equipage : Lt Martial de Presle, Bernard Doudeau

Louis Haret

Avant la guerre

Le temps du service militaire. Régiment indéterminé.

Louis Haret

De toute évidence, Louis servait déjà dans les véhicules blindés

Prototype Renault YR
Colonne de Schneider P16

La photo montrant le prototype Renault YR est exceptionnelle. Ce prototype a été testé à Reims à partir de décembre 1933. Un seul exemplaire fut fabriqué. Il a servi de base à la future AMC 34, qui sera ensuite commandée en 12 exemplaires et livrée en janvier 1936. La personne ayant pris cette photo devait donc se trouver à Reims fin 1933 ou en 1934.

Autres souvenirs de cette époque :

Merdorp, 13 mai 1940

L’équipage du Somua 56 va connaître son baptème du feu à Merdorp le 13 mai. Les circonstances détaillées menant à la destruction du char et à la mort du Lieutenant figurent sur la page consacrée au Lt de Presle. Les souvenirs dont Christian Haret, fils de Louis, se remémore corroborent grandement ces faits :

“Ils sont sortis par la porte de côté du char quand celui-ci brûlait . Le feu a pris aussi dans la cire qui entourait les verres des lunettes (figure brulée et mains brulées lorsque mon père les a arrachées). Ils ont pris aussi beaucoup d’éclats d’obus tous les deux, dans les bras et les jambes. Heureusement ils portaient des vestes en cuir. Pour l’anecdote : la veille, cette porte étant défectueuse, ils avaient consolidé la fermeture avec du fil de fer, mais pendant la bataille, un char Hotchkiss qui avait été touché est venu taper dans cette porte et l’a fait sauter. Heureusement !

Mon père m’a parlé sans s’étendre mais avec beaucoup de tristesse du Lieutenant De Presle. Le Lieutenant, lorsque le char a été touché a tenté de sortir par la tourelle. Il aurait été mitraillé…

A me souvenir, mon père et mon beau-père [NDLR : …Bernard Doudeau !] auraient été ramassés par des infirmières belges de la croix rouge accompagnées d’un médecin allemand et de soldats. 

Une anecdote ! Mon père portait sur lui une montre suisse gousset Cortebert avec un sautoir en argent qui lui a été dérobé par l’ennemi quand il était à terre. Cela, il ne l’a jamais digéré car il en parlait souvent de sa montre…”

Ci-dessous, aux lisières de Merdorp, le char dont Louis était l’opérateur radio, photographié bien après les combats.

© Hubert Laby

Collège Saint-Louis de Waremme

Dans un premier temps, Louis Haret est transporté par les allemands au Collège Saint-Louis de Waremme, une école transformée en hôpital, afin de recevoir les soins que son état requiert. Louis apparaît au 1er rang 2ème à gauche avec les mains bandées. Irène Duchateau serait la dame à sa gauche en tenue civile (bénévole?). 

Collège Saint-Louis de Waremme
© Hubert Laby
Collège Saint-Louis de Waremme

Les 2 photos ci-dessous montrent que Bernard Doudeau a lui aussi séjourné au collège Saint-Louis en compagnie de Louis. Sur la photo ci-dessous Bernard Doudeau est à droite alors que Louis est au centre derrière le lit.

Collège Saint-Louis de Waremme

Louis Haret au centre en chemise blanche et mains bandées; Bernard Doudeau est à sa gauche. Irène Duchateau semble également figurer sur cette photo. Il n’est pas impossible que les autres hommes constituent un groupe de patients issus du 2ème Cuirassiers …

Collège Saint-Louis de Waremme

Hôpital Saint-Laurent, Liège

Selon le fils de Louis, les photos suivantes ont pour décor l’hôpital Saint-Laurent de Liège où de nombreux blessés français avaient été transférés directement (Droux, Cadis, Pivard…). Cette affirmation nous paraît tout à fait exacte. Il faut dès lors comprendre que certains blessés initialement soignés à Waremme ont été transférés en seconde instance à Liège. Haret et Doudeau ne semblent pas être les seuls dans ce cas puisque le jeune homme en chemise blanche et portant des lunettes (sur la photo précédente) semble avoir suivi le même trajet.

Hôpital Saint-Laurent, Liège
Hôpital Saint-Laurent, Liège
Louis à droite de l’infirmière
Hôpital Saint-Laurent, Liège
A droite de l’infirmière
Hôpital Saint-Laurent, Liège
Louis au centre

Les photos suivantes montrent Louis accompagnés de quelques camarades. Tous portent une tenue blanche spécifique qui semblent indiquer que ces hommes accomplissaient certaines tâches au sein de l’hôpital.

Hôpital Saint-Laurent, Liège
En bas au centre
Hôpital Saint-Laurent, Liège
A gauche
Hôpital Saint-Laurent, Liège
Louis en bas à gauche

Issue de la collection Janssen, la photo ci-dessous nous permet de reconnaître successivement depuis la droite Louis Haret, Marcel Janssen et Robert Cadis

Captivité

La liste officielle n° 75 des prisonniers français, datée du 18 févier 1941, signale que Louis Haret est prisonnier au Stalag XII-A qui est situé dans la campagne qui sépare la cité de Limburg an der Lahn du village de Diez. Les étapes les plus significatives du parcours de guerre de Louis Haret sont gravées sur sa gamelle dont son fils nous a remis quelques images : blessé à Merdorp, évacué dans un premier temps vers le collège Saint-Louis de Waremme, transféré à l’hôpital Saint-Laurent  de Liège. Ensuite, c’est le départ pour le Stalag. Le nom de Dortmund n’a pas d’explication évidente. Peut-être est-ce lié à sa libération. NB: il semble que cette gamelle provienne de la ville de Liège.

Bernard Doudeau 2ème régiment de cuirassiers
Bernard Doudeau 2ème régiment de cuirassiers

Après la guerre

Louis Haret travaillait au métro de Paris.

De nombreux liens de respects et d’amitiés existaient au sein du 2ème peloton du 1er escadron. Ces liens apparaissaient de façon concrète sur le faire-part de décès du Lt de Presle. Néanmoins d’autres types de liens ont également existés, des liens dénotant des relations qui perdurent entre les hommes bien après la guerre. Ainsi, Christian, le fils de Louis Haret épousera Eliane, fille de Bernard Doudeau. Par ailleurs, c’est Marcel Janssen qui sera choisi comme parrain lors de la naissance de Christian, fils de Louis Haret.

Christian Haret
© Archives Janssen

Remerciements chaleureux à Christian Haret et Eliane Doudeau pour leur adhésion à ce projet et pour les nombreux documents représentatifs transmis.

En souvenir d’Eliane.