Sentis Alain (1917 – 2004)
S/Lieutenant, 4ème Escadron, 4ème Peloton. Chef de peloton, chef de char Hotchkiss
Parcours
- Par décret du 24 août 1939, ayant satisfait aux examens de sortie de l’école spéciale militaire, nommé dans l’arme de la cavalerie au grade de sous-lieutenant (pour prendre rang du 1/9/1939)
- Baptême du feu à Thisnes le 12 mai 1940
- Combats à Merdorp, Carvin, Noeux-les-Mines, …
- Après la défaite française, il continue le combat en Afrique du nord (de la Syrie à la Libye)
- Campagne d’Italie
- Remontée vers l’Alsace et l’Allemagne
- Par la suite, il fait la guerre d’Algérie
Décorations
- Par décret du 30 décembre 1948, nommé dans l’ordre national de la Légion d’honneur au grade de chevalier pour service de guerre exceptionnels
- Officier de la Légion d’honneur le 31/12/1964
- Croix de guerre avec Palme
- Croix de guerre avec étoile de bronze
- Croix de guerre avec étoile d’argent (1941)
- Croix de guerre avec étoile d’argent (1944)
- Médaille Commémorative “Syrie-Cilicie” avec agrafe d’argent “Levant”
- Croix de la valeur militaire avec étoile d’argent
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et maintien de l’ordre en A.F.N. agrafe Algérie
Citations
A l’ordre de l’armée (J.O. 28/8/1941) | |
A l’ordre de la 5ème B.L.M. (J.O. du 3/7/1941) | |
A l’ordre de la division par le général Cdt en chef P.I. les troupes du Levant | |
A l’ordre de la division par ordre du général Cdt la 4ème D.M.M. en date du 23/7/1944 | |
A l’ordre de la division par le général de Corps d’armée Cdt le Corps d’armée d’Alger |
La famille d’Alain Sentis a eu la remarquable idée de procéder à l’enregistrement audio des mémoires d’Alain. C’est une chance inestimable et un privillège de pouvoir en écouter quelques extraits ciblés. Les séquences publiées sur ce site correspondent à la campagne de mai/juin 40 du Lt Sentis au 2ème régiment de Cuirassiers. L’interview est réalisée par feu François Terren, beau-fils d’Alain.
Le Lt Sentis nous parle de la constitution de la 3ème Division Légère Mécanique (3ème DLM). Le camp situé près de Saumur est le camp de Parnay alors que le cantonnement dans le Nord de la France a lieu à Neuville en Avesnois.
Plusieurs chefs de peloton ont mentionné dans leurs mémoires l’accueil chaleureux fait par la population belge au Corps de Cavalerie lors du passage de la frontière le 10 mai. Robert Cadis parle “d’accueil enthousiaste“; Maurice Pellissier, quant à lui, évoque en effet un “accueil triomphal“. Un autre exemple est le bouquet de fleurs qu’arbore le chef de char ci-dessus à la tourelle de son Hotchkiss. Alain Sentis nous narre son expérience quant à cet accueil “chaleureux”…
A l’instar du lieutenant Deymier qui relate avoir eu la sensation d’être engagé dans des conditions détestables, Alain Sentis met le doigt sur les problèmes techniques qui ont compliqué la tâche des charistes français au moment du combat, qu’il s’agisse de la faible puissance de pénétration du canon 37 court qui équipait les Hotchkiss….
… ou, comme évoqué par un grand nombre de combattants, les problèmes récurrents concernant les radios …
Alain Sentis défendait le village de Thisnes
Parole d’un combattant à l’épreuve du feu.
Après les combats de Thisnes, Alain Sentis entame une longue retraite jusqu’à Dunkerque, faite de combats retardateurs.
Erik Barbanson, les 2° et 3° divisions légères mécaniques, Tome 2, p69
“Les chars des 1er et 2ème Cuirassiers et du 11RDP forment maintenant un unique groupement :
– capitaine de Beaufort : un somua
– Lt Dorance (1 Cuir) : quatre S35
– Lt Chauveau (2 Cuir) : quatre S35 (3 du 1er escadron; un du 2ème)
– ss-Lt Lagarde (1 Cuir) : six H39
– ss-Lt Sentis (2 Cuir) : 5 H39 du 4ème escadron plus un du 11RDP” [23 mai]
Erik Barbanson, les 2° et 3° divisions légères mécaniques, Tome 2, p75
“Deux Hotchkiss reconnaissent Noeux-les-Mines. En tête, l’aspirant Deymier aperçoit l’ennemi sur la place de l’église. Il fait demi-tour mais repéré par des panzer, son char est touché à plusieurs reprises. Le conducteur est tué sur le coup. L’aspirant évacue son char et court le long de la palissade d’un jardin, poursuivi par les balles ennemies. Derrière lui, le char déchenillé de l’aspirant Duboÿs est enflammé. Les rescapés rejoignent le sous-lieutenant Sentis. Un moment encerclé par des motocyclistes, ce dernier se fraye un passage, écrasant tout.” [23 mai]
Erik Barbanson, les 2° et 3° divisions légères mécaniques, Tome 2, p82
“Au sud-ouest de Carvin, le 3ème bataillon du 11RDP est chargé de reprendre la Cité Saint-Jean à la 12.Infanterie-Divisionen. Les 300 hommes du capitaine de Mascureau savent qu’il s’agit d’une mission de sacrifice car pour atteindre leur objectif, ils doivent parcourir un espace libre de 800m battu par l’ennemi. Leur soutien se limite à 7 chars endommagés dont 3 Somua et 4 H39 commandés par le ss-Lieutenant Sentis et l’aspirant Duboÿs, la 1ère batterie du 76e RA et les tirs lointains des 105 de la 9e batterie” [26 mai]
Erik Barbanson, les 2° et 3° divisions légères mécaniques, Tome 2, p84
“A 19 heures, de Vasselot et le peloton de chars Sentis remettent de l’ordre dans le repli désordonné de fantassins français et anglais venant de Camphin. Le 2ème cuirassiers perd plusieurs chars ans les actions locales.” [26 mai]
Alain Sentis parvient à Malo-les-Bains …
… où il nous livre sa vision d’un décor dantesque
Après l’embarquement à Dunkerque, Alain re-débarque à Brest. Equipé d’un matériel dérisoire, ce seront les combats pour l’honneur jusqu’à l’armistice de juin 40.
Coupure de presse d’époque mettant en exergue la vaillance du lieutenant Sentis au cours de cette campagne de France.
Remerciements à Michel Sentis et au capitaine de vaisseau Eric d’Astorg pour la collecte des archives et photos