Magniant Jacques
Maréchal des logis, 3ème Escadron, 1er Peloton (peloton Geneste). Chef de char Hotchkiss 52 / 40704. Equipier : Mathis.
Citation
JORF du 6 mars 1941
“Magniant (Jacques), maréchal des logis chef au 2ème régiment de cuirassiers : chef de char d’un magnifique allant. Au cours d’un dur combat, a contre-attaqué des chars ennemis très supérieurs en nombre. Bien que blessé, a réussi à rejoindre, quelques heures plus tard, une patrouille française et à rejoindre les lignes avec elle, donnant ainsi, à tous, un magnifique exemple de ténacité et d’endurance.”
Régiments de Cuirassiers
Jacques Magniant, 3ème debout depuis la droite et Joseph Vernet, 2ème debout depuis la gauche au 4ème régiment de Cuirassiers en 1935. Les 2 amis combattront au 3ème escadron du 2 Cuir en 1940 mais pas dans le même peloton. Joseph Vernet nourrira une grande colère après avoir vu son ami Jacques, rescapé de Crehen, gravement blessé.
Jacques quant à lui éprouvera une grande peine lors de la mort de son ami Joseph en 1944 los des combats pour la Libération.
Le combat de Crehen
Combat du peloton Geneste le 12 mai 1940 selon le livre du docteur Delater
Combat du peloton Geneste le 12 mai 1940 selon le récit du docteur Delater
Archive SHD
L’image ci-desus correspond à un extrait d’une archive manuscrite d’époque provenant du Service Historique de la Défense (Vincennes). L’auteur n’est pas identifié mais il s’agit selon toute vraisemblance d’un narrateur ayant très probablement côtoyé le chef Magniant. Nous en retranscrivons une partie :
“Les chars moyens font leur apparition et tirent au 77. Il ne reste que les 2 chars Geneste et Magniant. Magniant, blessé à la tête, continue à combattre. Geneste essaie de manoeuvrer et en se déplacant est tiré par derrière à 25m et tué près de son emplacement de combat. Magniant démolit à 10m le char qui vient de tuer Geneste. Le conducteur Barbet ramène le char Geneste vers la barricade des Dragons Portés près du carrefour central. Magniant le suit à 100m et démolit un char lourd et se fait démolir à son tour par un obus qui blesse son conducteur Mathis. Sorti du char, Mathis part en criant vers le P.C.
Magniant entre dans l’ancien P.C. Sainte Marie Perrin où il est soigné par une dame. A cause du bombardement, il est alors descendu par les civils à la cave où il s’endort sur un tas de pommes de terre. Il se réveille l’après-midi; le curé [NDLR: abbé Armand Degey] vient et le fait transporter dans un couvent. C’est là qu’il est soigné et que le lieutenant Constantin le trouvera et le ramènera avec le conducteur Barbet”.
Vestiges des combats
Le bourgeron
Veste portée par le chef Magniant lors du combat de Crehen. Le tissu déchiré sur le côté arrière gauche est le fait de l’obus ayant pénétré dans le tourelle.
“Le bourgeron du chef Magniant”, Erik Barbanson et Jo Magniant
“L’obus ayant percé la tourelle fait le tour de celle-ci, détruisant tout sur son passage. Magniant est inondé de métal en fusion et d’éclats. Il est atteint au visage et gravement dans le bas du dos. La liste de ses blessures est édifiante :
– perte de l’utilisation de l’oeil gauche
– côté gauche de la machoire enfoncé
– côté gauche de la région lombaire touché
– cuisse gauche touchée”
L’épave du char
Le Hotchkiss n°52 du chef Magniant aux mains des allemands. Sur ce cliché diffusé de nombreuses fois, le char n’est semble-t-il plus à Crehen mais probablement à Villers-le-Peuplier où il aurait été transporté dans une prairie de la rue de Crokin.
Convalescence
Jacques Magniant en convalescence dans le Sud.
Postérité
Vitrine consacrée à Jacques Magniant au Musée des Blindés de Saumur
Vifs remerciements à Jo Magniant, fille de Jacques ainsi qu’à Erik Barbanson